sexta-feira, 1 de março de 2013

La Prière embrasée

La Prière embrasée

 Saint Louis-Marie Grignion de Montfort

    1. Memento, Domine, Congregationis tuae, quam possedisti ab initio. Souvenez-vous, Seigneur, de votre Congrégation que vous avez possédée de toute éternité, en pensant à elle dans votre esprit ab initio ; que vous avez possédée dans vos mains, lorsque vous avez tiré l’univers du néant ab initio ; que vous avez possédée dans votre cœur, lorsque votre cher Fils mourant sur la croix l’arrosait de son sang et la consacrait par sa mort, en la confiant à sa sainte Mère.
    2. Exaucez, Seigneur, les desseins de votre miséricorde ; suscitez les hommes de votre droite, tels que vous les avez montrés, en donnant des connaissances prophétiques à quelqu[es-]uns de vos plus grands serviteurs, un saint François de Paule, un saint Vincent Ferrier, une sainte Catherine de Sienne, et à tant d’autres grandes âmes dans le dernier siècle passé et même dans celui que nous vivons.
    3. Memento : Dieu tout puissant, souvenez-vous de cette compagnie en y appliquant la toute-puissance de votre bras qui n’est pas ra[c]courci, pour lui donner le jour et pour la conduire à sa perfection : Innova signa, immuta mirabilia, sentiamus adjutorium brachii tui : O grand Dieu, qui pouvez des pierres brutes faire autant d’enfants d’Abraham, dites une seule parole en Dieu pour envoyer de bons ouvriers en votre moisson et de bons missionnaires en votre Église.
    4. Memento : Dieu de bonté, souvenez-vous de vos anciennes miséricordes, et par ces mêmes miséricordes souvenez[-vous] de cette congrégation ; souvenez-vous des promesses réitérées que vous nous avez faites par vos prophètes et par votre Fils même de nous exaucer dans nos justes demandes. Souvenez[-vous] des prières que vos serviteurs et servantes vous ont fait[es] sur ce sujet depuis tant de siècles ; que leurs vœux, leurs sanglots, leur larmes et leur sang répandu viennent en votre présence pour solliciter puissamment votre miséricorde. Mais souvenez-vous surtout de votre cher Fils : respice in faciem Christi tui. Son agonie, sa confusion et sa plainte amoureuse au Jardin des Olives lorsqu’il dit : quae utilitas in sanguine meo, sa mort cruelle et son sang répandu vous crient hautement miséricorde, afin que, par le moyen de cette Congrégation, son empire soit établi sur les ruines de celui de vos ennemis.
    5. Memento : souvenez-vous, Seigneur, de cette Communauté dans les effets de votre justice. Tempus faciendi, Domine, dissipaverunt legem tuam : il est temps de faire ce que vous avez promis de faire. Votre divine loi est transgressée, votre Évangile est abandonné, les torrents d’iniquité inondent toute la terre et entrainent jusqu’à vos serviteurs, toute la terre est désolée, l’impiété est sur le trône, votre sanctuaire est profané et l’abomination est jusque dans le lieu saint. Laisserez-vous tout ainsi à l’abandon, juste Seigneur, Dieu des vengeances ? Tout deviendra-t-il à la fin comme Sodome et Gomorrhe ? Vous tairez-vous toujours ? Souffrirez-vous toujours ? Ne faut-il pas que votre volonté soit faite sur la terre comme dans le ciel et que votre règne arrive ? N’avez-vous pas montré par avance à quelqu[es-]uns de vos amis une future rénovation de votre Église ? Les Juifs ne doivent-ils pas se convertir à la vérité ? N’est-ce pas ce que l’Église attend ? Tous les saints du ciel ne vous crient-ils justice : vindica ? Tous les justes de la terre ne vous disent-ils pas : amen, veni, Domine ? Toutes les créatures même les plus insensibles gémissent sous le poids des péchés innombrables de Babylone et demandent votre venue pour rétablir toutes chose : omnis creatura ingemiscit, etc. [Rm 8, 22]
    6. Seigneur Jésus, memento Congregationis tuae : souvenez-vous de donner à votre Mère une nouvelle Compagnie pour renouveler par elle toutes choses et pour finir par Marie les années de la grâce, comme vous les avez commencées par elle. Da matri tuae liberos, alioquin moriar [cf. Gn 30, 1] : donnez des enfants et des serviteurs à votre Mère, autrement, que je meure. Da Matri tuae : c’est pour votre Mère que je vous prie. Souvenez-vous de ses entrailles et de ses mamelles et ne me rebutez pas. Souvenez-vous de qui vous êtes, et m’exaucez. Souvenez-vous de ce qu’elle vous est et de ce que vous lui êtes, et satisfaites à mes vœux. Qu’est-ce que je vous demande ? Rien en ma faveur, tout pour votre gloire. Qu’est-ce que je vous demande ? Ce que vous pouvez et même, je l’ose dire, ce que vous devez m’accorder, comme Dieu véritable que vous êtes, à qui toute puissance a été donnée au ciel et dans la terre, et comme le meilleur de tous les enfants, qui aimez infiniment votre Mère.
    7. Qu’est-ce que je vous demande ? Liberos : des prêtres libres de votre liberté, détachés de tout, sans père, sans mère, sans frères, sans sœurs, sans parents selon la chair, sans amis selon le monde, sans biens, sans embarras et sans soins et même sans volonté propre.
    8. Liberos : des esclaves de votre amour et de votre volonté, des hommes selon votre cœur qui, sans propre volonté qui les souille et les arrête, fassent toutes vos volontés et terrassent tous vos ennemis, comme autant de nouveaux David, le bâton de la Croix et la fronde du saint Rosaire dans les mains : in baculo Cruce et in virga Virgine.
    9. Liberos : des nues élevées de la terre et pleine de rosée céleste qui sans empêchement volent de tous côtés selon le souffle du Saint-Esprit. Ce sont eux en partie dont vos prophètes ont eu la connaissance, quand ils ont demandé : qui sunt isti qui sicut nubes volant ? Ubi erat impetus spiritus illuc gradiebantur. [cf. Is 60, 8 ; Ez 1,12]
    10. Liberos : des gens toujours à votre main, toujours prêts à vous obéir, à la voix de leurs supérieurs, comme Samuel : praesto sum [Gn 37, 14], toujours prêts à courir et à tout souffrir avec vous et pour vous, comme les apôtres : eamus et moriamur cum illo. [cf. Jn 11, 16]
    11. Liberos : de vrais enfants de Marie, votre sainte Mère, qui soient engendrés et conçus par sa charité, portés dans son sein, attachés à ses mamelles, nourris de son lait, élevés par ses soins, soutenus de son bras et enrichis de ses grâces.
    12. Liberos : de vrais serviteurs de la Sainte Vierge qui, comme autant de saint Dominique, aillent partout, le flambeau luisant et brulant du saint Évangile dans la bouche et le saint Rosaire à la main, aboyer comme des chiens [cf. Is 56, 10], bruler comme des feux et éclairer les ténèbres du monde comme des soleils, et qui, par le moyen d’une vraie dévotion à Marie, c’est-à-dire intérieure sans hypocrisie, extérieure sans critique, prudente sans ignorance, tendre sans indifférence, constante sans légèreté et sainte sans présomption, écrasent partout où ils iront la tête de l’ancien serpent, afin que la malédiction que vous lui avez donnée soit entièrement accomplie : inimicitias ponam inter te et mulierem, inter semen tuum et semen ipsius et ipsa conteret caput tuum. [Gn 3, 15]
    13. Il est vrai, grand Dieu, que le démon mettra, comme vous avez prédit, de grandes embuches au talon de cette femme mystérieuse, c’est-à-dire à cette petite compagnie de ses enfants qui viendront sur la fin du monde, et qu’il y aura de grandes inimitiés entre cette bienheureuse postérité de Marie et la race maudite de Satan. Mais c’est une inimitié toute divine et la seule dont vous soyez l’auteur : inimicitias ponam. Mais ces combats et ces persécutions, que les enfants et la race de Bélial livreront à la race de votre sainte Mère, ne serviront qu’à faire davantage éclater la puissance de votre grâce, le courage de leur vertu et l’autorité de votre Mère ; puisque vous lui avez dès le commencement du monde donné la commission d’écraser cet orgueilleux par l’humilité de son cœur et de son talon : Ipsa conteret caput tuum.
    14. Alioquin moriar : ne vaut-il pas mieux pour moi de mourir que de vous voir, mon Dieu, tous les jours si cruellement et si impunément offensé et d’être tous les jours de plus en plus dans le danger d’être entrainé par les torrents d’iniquité qui grossissent ? Mille morts me seraient plus tolérables. Ou envoyez-moi du secours du ciel ou enlevez mon âme. Si je n’avais pas espérance que vous exaucerez tôt ou tard ce pauvre pécheur dans les intérêts de votre gloire comme vous en avez déjà exaucé tant d’autres : iste pauper clamavit et Dominus exaudivit eum [Ps 33, 7], je vous dirais absolument avec un prophète : tolle animam meam [1 R 19, 4]. Mais la confiance que j’ai en votre miséricorde me fait dire avec un autre prophète : non moriar sed vivam et narrabo opera Domini [Ps 117, 17], jusqu’à ce que je puisse dire avec Siméon : nunc dimittis servum tuum in pace, quia viderunt oculi mei, etc. [Lc 2, 30]
    15. Memento : Saint-Esprit, souvenez-vous de produire et former des enfants de Dieu avec votre divine et fidèle Épouse Marie. Vous avez formé le chef des prédestinés avec elle et en elle ; c’est avec elle et en elle que vous devez former tous ses membres. Vous n’engendrez aucune personne divine dans la Divinité ; mais c’est vous seul qui formez toutes les personnes divines hors de la Divinité, et tous les saints qui ont été et seront jusqu’à la fin du monde sont autant d’ouvrage[s] de votre amour uni à Marie.
    16. Le règne spécial de Dieu le Père a duré jusqu’au déluge et a été terminé par un déluge d’eau ; le règne de Jésus-Christ a été terminé par un déluge de sang, mais votre règne, Esprit du Père et du Fils, continue à présent et sera terminé par un déluge de feu, d’amour et de justice.
    17. Quand sera que viendra ce déluge de feu du pur amour que vous devez allumer sur toute la terre d’une manière si douce et si véhémente que toutes les nations, les Turcs, les idolâtres et les Juifs même en brûleront et se convertiront ? Non est qui se abscondat a calore ejus [Ps 18, 7]. Accendatur : que ce divin feu que J[ésus-]C[hrist] est venu apporter sur la terre [cf. Lc 12, 49] soit allumé avant que vous allumiez celui de votre colère qui réduira toute la terre en cendre. Emitte Spiritum tuum et creabuntur et renovabis faciem terrae [Ps 103, 30] : envoyez cet Esprit tout de feu sur la terre, pour y créer des prêtres tout de feu, par le ministère desquels la face de la terre soit renouvelée et votre Église réformée.
    18. Memento Congregationis tuae : c’est une congrégation, c’est une assemblée, c’est un choix, c’est une triette de prédestinés que vous devez faire dans le monde et du monde : Ego elegi vos de mundo. [Jn 15,19] C’est un troupeau d’agneaux paisibles que vous devez ramasser parmi tant de loups ; une compagnie de chastes colombes et d’aigles royales parmi tant de corbeaux ; un essaim de mouches à miel parmi tant de frelons ; une troupe de cerfs agiles parmi tant de tortues ; un bataillon de lions courageux parmi tant de lièvres timides. Ah ! Seigneur : congrega nos de nationibus ! Assemblez-nous, unissez-nous, afin qu’on en rende toute la gloire à votre nom saint et puissant.
    19. Vous avez prédit cette illustre compagnie à votre prophète, qui s’en explique en termes fort obscurs et fort secrets mais tout divins : 1. Pluviam voluntariam segregabis, Deus, haereditati tuae et infirmata est, tu vero perfecisti eam. - 2. Animalia tua habitabunt in ea. Parasti in dulcedine tua pauperi, Deus. - 3. Dominus dabit verbum evangelizantibus virtute multa. - 4. Rex virtutum dilecti dilecti in speciei domus dividere spolia. - 5. Si dormiatis inter medios cleros, pennae columbae deargentatae et posteriora dorsi ejus in pallore auri. - 6. Deus discernit caelestis reges super eam, nive dealbabuntur in Selmon ; mons Dei, mons pinguis. - 7. Mons coagulatus, mons pinguis ; ut quid suspicamini montes coagulatos. - 9. Mons in quo beneplacitum est Deo habitare in eo, etenim Deus habitabit in finem.
    20. Quelle est, Seigneur, cette pluie volontaire que vous avez séparée et choisie pour votre héritage affaibli, sinon ces saints missionnaires, enfants de Marie, votre Épouse, que vous devez assembler et séparer du commun pour le bien de votre Église si affaiblie et si souillée par les crimes de ses enfants ?
    21. Qui sont ces animaux et ces páuvres qui demeureront en votre héritage et qui y seront nourris de la douceur divine que vous leur avez préparée, sinon ces pauvres missionnaires abandonnés à la Providence qui regorgeront de vos plus divines délices ; sinon ces animaux mystérieux d’Ezéchiel qui auront l’humanité de l’homme par leur charité désintéressée et bienfaisante envers le prochain, le courage du lion par leur sainte colère et leur zèle ardent et prudent contre les démons les enfants de Babylone, la force du bœuf par leurs travaux apostoliques et leur mortification contre la chair, et enfin l’agilité de l’aigle par leur contemplation en Dieu ? Tels seront les missionnaires que vous voulez envoyer en votre Église. Ils auront un œil d’homme pour le prochain, un œil de lion contre vos ennemis, un œil de bœuf contre eux-mêmes et un œil d’aigle pour vous.
    22. Ces imitateurs des apôtres prêcheront virtute multa, virtute magna, avec une grande force et vertu, et si grande et si éclatante qu’ils remueront tous les esprits et les cœurs des lieux où ils prêcheront. C’est à eux que vous donnerez votre parole : dabit vobis os et sapientiam cui non poterunt resistere omnes adversarii vestri, à laquelle aucun de leurs ennemis ne pourra résister.
    23. C’est parmi ces bien-aimés que vous, en qualité de Roi des vertus de Jésus-Christ le bien-aimé, vous prendrez vos complaisances, puisqu’ils n’auront point d’autre but dans toutes leurs missions que de vous donner toute la gloire des dépouilles qu’ils remporteront sur vos ennemis : Rex virtutum dilecti dilecti et speciei domus dividere spolia.
    24. Par leur abandon à la Providence et leur dévotion à Marie, ils auront les ailes argentées de la colombe ; inter medios cleros pennae columbae deargentatae, c’est-à-dire la pureté de la doctrine et des mœurs ; et leur dos doré : et posteriora dorsi ejus in pallore auri, c’est-à-dire une parfaite charité envers le prochain pour supporter ses défauts et un grand amour pour J[ésus-]C[hrist] pour porter sa croix.
    25. Vous seul, comme le Roi des cieux et le Roi des rois, séparerez du commun ces missionnaires comme autant de rois pour les rendre plus blancs que la neige sur la montagne de Selmon, montagne de Dieu, montagne abondante et fertile, montagne forte et coagulée, montagne dans laquelle Dieu se complait merveilleusement et dans laquelle il demeure et demeurera jusqu’à la fin. Qui est, Seigneur, Dieu de vérité, cette mystérieuse montagne dont vous nous dites tant de merveilles, sinon Marie, votre chère Épouse, dont vous avez mis les fondements sur les cimes des plus hautes montagnes : Fundamenta ejus in montibus sanctis. Mons in vertice montium. Heureux et mille fois heureux les prêtres que vous avez si bien choisis et prédestinés pour demeurer avec vous sur cette abondante et divine montagne, afin d’y devenir des rois de l’éternité par leur mépris de la terre et leur élévation en Dieu, afin d’y devenir plus blancs que la neige par leur union à Marie, votre Épouse toute belle, toute pure et toute immaculée, afin de s’y enrichir de la rosée du ciel et de la graisse de la terre, de toutes les bénédictions temporelles et éternelles dont Marie est toute remplie. C’est du haut de cette montagne [que], comme des Moïse, ils lanceront par leurs ardentes prières des traits contre leurs ennemis pour les terrasser ou convertir. C’est sur cette montagne où ils apprendront de la bouche même de Jésus-Christ, qui y demeure toujours, l’intelligence de ses huit béatitudes. C’est sur cette montagne de Dieu qu’ils seront transfigurés avec lui comme sur le Thabor, qu’ils mourront avec lui comme sur le calvaire et qu’ils monteront au ciel avec lui comme sur la montagne del Oliviers.
    26. Memento Congregationis tuae. Tuae : c’est à vous seul à faire par votre grâce cette assemblée ; si l’homme y met le premier la main rien ne sera fait ; s’il y mêle du sien avec vous il gâtera tout, il renversera tout. Tuae Congregationis : c’est votre ouvrage, grand Dieu. Opus tuum fac : faites votre œuvre tout divin, amassez, appelez, assemblez de tous les lieux de votre domination vos élus pour en faire un corps d’armée contre vos ennemis.
    27. Voyez-vous, Seigneur, Dieu des armées, les capitaines qui forment les compagnies complètes, les potentats qui font des armées nombreuses, les navigateurs qui forment des flottes entières, les marchands qui s’assemblent en grand nombre dans les marchés et les foires ? Que de larrons, d’impies, d’ivrognes et de libertins s’unissent en foule contre vous tous les jours et si facilement et si promptement : un coup de sifflet qu’on donne, un tambour qu’on bat, une pointe d’épée émoussée qu’on montre, une branche de laurier qu’on promet, un morceau de terre jaune ou blanche qu’on offre... en trois mots, une fumée d’honneur, un intérêt de néant et un chétif plaisir de bête qu’on a en vue réunit en un instant les voleurs, ramasse les soldats, joint les bataillons, assemble les marchands, remplit les maisons et les marchés et couvre la terre et la mer d’une multitude innombrable de réprouvés qui, quoique tous divisés les uns d’avec les autres, ou par l’éloignement des liens, ou par la différence des humeurs, ou par leur propre intérêt, s’unissent cependant tous ensemble jusqu’à la mort pour vous faire la guerre sous l’étendard et la conduite du démon.
    28. Et vous, grand Dieu, quoiqu’il y ait tant de gloire, de douceur et de profit à vous servir, quasi personne ne prendra votre parti en main ? Quasi aucun soldat ne se rangera sous vos étendards ? Quasi aucun saint Michel ne s’écriera du milieu de ses frères en zélant votre gloire : Quis ut Deus ? Ah ! permettez-moi de crier partout : au feu, au feu, au feu ! A l’aide, à l’aide, à l’aide ! Au feu dans la maison de Dieu, au feu dans les âmes, au feu jusque dans le sanctuaire ! A l’aide de notre frère qu’on assassine, à l’aide de nos enfants qu’on égorge, à l’aide de notre bon père qu’on poignarde !
    29. Qui Domini est jungatur mihi : que tous les bons prêtres qui sont répandus dans le monde chrétien, soit qu’ils se soient retirés de la mêlée dans des déserts ou des solitudes, que ces bons prêtres viennent et se joignet à nous. Vis unita fit fortior, afin que nous fassions sous l’étendard de la Croix une armée bien rangée en bataille et bien réglée pour attaquer de concert les ennemis de Dieu qui ont déjà sonné l’alarme : sonuerunt, frenduerunt, fremuerunt, multiplicati sunt. Dirumpamus vincula eorum et projiciamus a nobis jugum ipsorum. Qui habitat in cœlis irridebit eos. [Ps 2,3-4]
    30. Exsurgat Deus et dissipentur inimici ejus ! Exsurge, Domine, quare obdormis ? Exsurge. [Ps 43,23] Seigneur, levez-vous ! Pourquoi semblez-vous dormir ? Levez-vous dans votre toute-puissance, votre miséricorde et votre justice, pour vous former une compagnie choisie de garde-corps, pour garder votre maison, pour défendre votre gloire et sauver vos âmes, afin qu’il n’y ait qu’un seul bercail et qu’un pasteur et que tous vous rendent gloire dans votre temple : et in templo ejus omnes dicent gloriam. Amen. Dieu seul !


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